Transparence (regard poétique sur la presse)



Assis en terrasse d'un café, le vent et le soleil jouent avec les pages immenses de mon journal.
Le Monde ou Libération.
J'aime l'objet journal, comme une œuvre d'art (à quelques euros, ou jonchant sur le trottoir...) , aux sens multiples, où tous les moyens mis en action invitent à lire le monde.
L'objectif de chaque journal est de rendre compte de l'état du monde au jour le jour. Mission impossible mais tentée quotidiennement avec l’âpreté du combattant. La somme d'informations contenues dans chaque page est pharamineuse (papier, odeurs, typographie, trame, photographies, cartographie, schéma, etc.). Les mises en pages rigoureuses tentent d'ordonner ce charivari informatif.
Le chahut du vent et du soleil révèlent des transparences, comme un pied de nez à la volonté de sortir du chaos de l'actualité.
Le voisinage de surface des informations crée naturellement des collisions : le sens manifeste est ainsi toujours parasité, enrichi, malgré les bornes physiques des maquettes.
Les transparences ajoutent à la confusion et donnent du sens. Le voisinage est aussi dans l'épaisseur du papier journal. Transparence et superposition.
Je reproduis dans l'atelier le jeu du soleil avec le papier. Je plaque les feuilles sur une table lumineuse, appareil numérique vissé à l'orbite. Quelques ajustements (corrections d'exposition, lumière, contraste) se sont imposés parfois.



P.-S. : merci aux employés – sans distinction de fonction – de Libération et du Monde pour la qualité de leur travail, pour les qualités de cette matière première...










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