Postcards from Hiroshima

Combien m'a-t-il fallu attendre pour oser prendre à bras le corps "ce thème", "ce sujet" ? Le prendre frontalement, sans honte ni pudeur. Comment aborder les destructions d'Hiroshima et de Nagasaki ? Comment aborder cette phénoménale intelligence humaine ? Au service de quoi au juste, cette intelligence ? Quelle intelligence évoque-t-on là ?

A 15 ans j'ai fait une affiche pleine de rage et de noblesse contre le nucléaire. L'image en noir et blanc, encre de Chine et plume, représentait un corps squelettique se noyant d'un côté dans l'ombre, de l'autre suffocant dans le blanc cru du papier-affiche. L'ensemble évoquait la silhouette du nuage nucléaire surplombant Hiroshima, le 6 août 1945.

Longtemps donc je n'effleurai plus ce sujet. J'étais presque craintif lorsque je le croisais par hasard.
Depuis j'ai lu de nombreux livres d'écrivains japonais, dont "Hiroshima, Fleurs d'Eté" de Tamiki Hara (Ed. Acte Sud-Babel- 2007). Ce livre sera à l'origine d'un genre littéraire nouveau au Japon : la "littérature de la bombe atomique". Tamiki Hara se jette sous un train de banlieue en 1951.

Comment parler de "l'après-coup" ? Comment regarder notre civilisation dans le blanc des yeux, tranquillement ? Comment se construire sereinement avec ces mêmes ingrédients de civilisation qui ont conduit à ces actes ? Quel fut le parcours des savoirs qui ont permis d'aboutir à ces actes démesurés ?J'ai pris ces photographies au Mans, à Chartres... J'étais au Japon...




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